Flèche avant violette
Blogue

L'impact des centres de données sur l'environnement

Qu'avons-nous fait ?

Nous avons créé un monstre.

Un monstre technologique, invisible et énergivore : les Centres de données (ou data centres). Pourquoi avons-nous fait cela ? C’est ce qui rend possible notre monde numérique, un monde qui est devenu essentiel à notre quotidien.

Les impacts négatifs des centres de données sur l’environnement sont tels qu’il est urgent d’agir avant qu’il ne soit trop tard.

Qu'est-ce qu'un centre de données ?

« Fondation », « colonne vertébrale » ou « cerveau de l'Internet » sont autant de termes utilisés pour illustrer l'importance des centres de données dans le fonctionnement de notre monde numérique. Il s'agit en effet du socle sur lequel repose toute cette gigantesque architecture de données.

En effet, les data centres sont les lieux physiques où se retrouvent les serveurs qui traitent les données des nombreux « services » numériques que nous utilisons quotidiennement tels l’Internet, le nuage (le cloud, ou l’infonuagique), les courriels, les médias sociaux, la vidéo en continue (le streaming), les transactions financières, Google Home, Alexa, les jeux vidéo en réseaux, les opérations commerciales et tellement, tellement plus… 

Beaucoup d’entreprises possèdent leurs propres centres de données, logés sur place. D’autres préfèrent sous-traiter à des tiers. Cette tendance gagne en popularité en raison de la dépendance croissante à l’égard des technologies numériques et de l’émergence de l’infonuagique. De plus, les GAFA et autres géants du numérique ont besoin de millions de serveurs pour mener à bien leurs opérations. Ainsi, un peu partout à travers le monde, de véritables cités de serveurs, des hyper data centers, ont vu le jour. Certains occupent une seule petite pièce, tandis que d'autres sont de vastes complexes comprenant des centaines de milliers de serveurs. Ainsi, de véritables villes de serveurs et des centres de données hyperscale (ou hyper centres de données) ont été créés dans le monde entier.  

Avant la pandémie de COVID-19, 67 millions de serveurs étaient hébergés dans le monde. Ce nombre est en pleine croissance, parallèlement à celui des data centers hyperscale qui explose, d'autant plus que la Chine et d'autres pays se mettent de la partie. Bientôt, le déploiement massif des " nouvelles " technologies numériques (IA, véhicules autonomes, Internet des objets, 5G, blockchain, etc.) va accentuer la demande et la dépendance envers les centres de données.

Cela aura un impact considérable sur l’environnement : les centres de données sont de véritables monstres énergétiques.

L’impact environnemental des data centers donne froid dans le dos!

Pour mener à bien sa mission de stockage, de traitement et de transfert de données, un serveur a besoin de beaucoup d'électricité et d'eau. Mais ces tâches ne constituent que la moitié de sa consommation réelle d'énergie : 50% de l'électricité est utilisée pour refroidir les serveurs.

Un centre de données ne dort jamais. Ses serveurs fonctionnant 24h/24 et 7j/7 surchauffent et dégagent beaucoup de chaleur (effet Joule). Au moyen de systèmes de refroidissement puissants et très énergivores, la température ambiante est maintenue à 21 degrés Celsius pour éviter la détérioration des serveurs.

Les data centers sont-ils vraiment si mauvais pour l'environnement ? Nous n’avons qu’à regarder les liens entre les centres de données et le changement climatique. Certains des chiffres donnent froid dans le dos.

  • Les centres de données utilisent près de 3 % de la consommation mondiale d'électricité.
  • Les centres de données sont responsables de 2 % des émissions totales de gaz à effet de serre.
  • Les centres de données sont responsables de 15 % de l'empreinte carbone du secteur informatique et de 18 % de la pollution numérique.
  • En 2018, il a été estimé quel'empreinte carbone des data center était
    équivalente à l'ensemble de l'industrie aéronautique !
     
  • Certains des plus grands centres de données peuvent contenir des centaines de milliers de serveurs et de dispositifs informatiques utilisant plus de 100 Mégawatts. C'est ce que 80 000 foyers américains consomment en électricité !
  • Pour refroidir ses 800 centres de données, la Californie utilise à elle seule l'équivalent de 158 000 piscines olympiques par an pour refroidir ses serveurs. L'eau utilisée par les centres de données est en grande partie rejetée directement dans les égouts, causant des dommages à l'environnement, à l'économie et à la population.
  • Par an, l'eau utilisée par un data center de taille moyenne est équivalente à celle de trois hôpitaux !
  • En 2016 (c'était il y a 6 ans !), il a été calculé que, les centres de données consommaient globalement plus d'électricité que la seule Grande-Bretagne (416,2 contre 300 TWh). Imaginez aujourd'hui !

Mais nous sommes en contrôle de la situation, n’est-ce pas ? Réponse rapide : Non !

Les centres de données se multiplient

Il ne faut pas de leurrer, les centres de données sont là pour rester. Ils sont utiles et nécessaires à notre monde numérique.

Mais l'impact des data centers sur l'environnement est trop lourd pour rester les bras croisés.

C'est un constat que nous faisons depuis plusieurs années. Et encore, il est difficile de connaître les impacts réels des data centers sur l'environnement. La plupart des exploitants ne fournissent pas les informations nécessaires pour évaluer avec précision l'ampleur énergétique et environnementale des centres de données. On craint le pire. 

Toutefois, des spécialistes, des analystes et certains acteurs de l’industrie ont constaté l’ascension de ce monstre énergivore et son impact sur le changement climatique. Les solutions qu'ils ont mises de l’avant sont généralement liées à la réglementation de l'industrie, à la normalisation et la promotion de l'efficacité énergétique et, surtout, à l'amélioration des technologies. Mais c’est insuffisant.

Il est temps d’agir. 

Les serveurs doivent nous servir.

Le paradigme P2P : moins de serveurs, plus d’humains

C'est par un changement de paradigme que nous pourrons y parvenir. 

Bien sûr, nous devons changer nos habitudes et nos comportements numériques pour contrer la pollution digitale et les impacts des data centers sur l’environnement. Mais nous devons également repenser notre relation avec les serveurs et les centres de données. Nous devons éviter d'en être dépendants, diversifier les échanges de flux de données, voire les éviter quand on le peut. Oui, c'est possible !

C'est un peu à l’image de notre relation avec la voiture : nous avons modifié nos comportements et notre approche face à la menace environnementale que représente le pétrole. Nouvelles technologies et réglementations certes, mais aussi sensibilisation et diversification. Par exemple, si nous pouvons marcher ou faire du vélo pour nos déplacements utilitaires, c'est une façon ludique et efficace de se maintenir en bonne santé et de réduire notre dépendance à la voiture.

Dans le monde numérique, pair-à-pair(P2P) en est un exemple concret car il évite les serveurs en créant un lien direct entre les utilisateurs. Il est désormais évident que les appels vidéo et les vidéoconférences sont essentiels dans l'organisation du travail. Un seul appel d'une heure émet 1,3 kg de CO2 et consomme 2 litres d'eau potable par participant. Avec la technologie pair-à-pair, plus aucun centre de données n'est utilisé. Chaque ordinateur fait office de serveur et de client en même temps.

Au cœur de sa mission, la communication pair-à-pair veut établir une connexion authentique entre les humains, en utilisant la bonne technologie comme outil et levier pour rendre le monde meilleur.

Chez Crewdle, c'est notre mission.

Libérons-nous des serveurs et des centres de données, une conversation à la fois !

PS : Pour détendre l’atmosphère et gagner facilement des points Internet, nous vous offrons un petit truc avec des chats.

Aucun élément trouvé.
Flèche avant
Flèche avant
Flèche avant

par
L'équipe de Crewdle
4 mai 2022
Partager cet article